Des partances à tout va, des voyages ici ou là, des rencontres musicales, une voix à l’accent glacial, une contrebasse tout terrain, une guitare sèche pleins d’entrains, des poèmes en proses, quelques ecchymoses et toujours de magnifiques paysages sonores à taille humaine. Voici en peu de mot ce qu’on pourrait dire du collectif Yeepee qui au gré des années et des expériences passées s’est mué selon ses envies, selon la vie. Des premières heures en duo, puis en solo et maintenant en combo, Yeepee traverse les genres musicaux avec assurance et élégance tout en gardant son cap initial teinté d’anti-folk au pluriel.
Pour son dernier disque, Les Heurs Electriques, le collectif a pris la mer pour thème. Terrain mouvant qui lui permet de se glisser dans ses écrins sonores polymorphes. On est d’abord chahuté par des compositions/improvisations autour du piano de Vincent Ferrand (Equations électriques) avant d’être bercés, maternés par Les Inquiétudes, ballade folk emmenée par le chant d’Emmanuel Pidoux leader du collectif. L’album suivra ainsi les sautes d’humeurs de cette mer tout à la fois fœtale (Orée Des Brumes), popeuse (Les Au-revoirs) ou capricieuse avec ces accents de jazz imparfait (Marée Sifflements). Au final ces Heurs Electriques témoignent des évolutions d’un collectif en mutation et garde sur la longueur la saveur d’un disque haut en couleurs.