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CLARYS - "De Là"


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Genre : Rock moite
Date de sortie : 06.11.2020
Format de sortie : Vinyle, CD et numérique
Label : Autoproduction (accompagnement Microcultures)
Distribution : Kuroneko

Clarys tient le cap d’un rock franc et protéiforme.

Là où ses précédents albums sentaient la saveur brute de l’autoproduction assumée, le nouveau disque, “De Là”, gagne en épaisseur et en nuances. Grâce, notamment, à la co-réalisation de Boris Boublil (Dominique A, Playing Carver), qui lui apporte une certaine variation de tons dans un univers sonore qui continue de faire la part belle à une forme de noirceur éclatante, les chansons s’enchaînent dans une atmosphère poisseuse et électrique, où, pourtant, les rayons de lumières peuvent surgir d’une seconde à l’autre, sans crier gare.
D’un album à l’autre, l’artiste ne reproduit pas. Elle invente musique et procédés de production. Clarys chante. L’organe est évidence. La voix est une plurielle. Diamant noir en eaux troubles, tantôt Clarys décrit, candide, tantôt elle narre, charbon. La voix joue satire et drame ; l’espiègle moque avant que les dents ne grincent. Et sait même s’éclipser le temps d’un long final, d’abord instrumental (“Memento Mori”) précédé par un morceau d’anthologie avec Peter Milton Walsh (The Apartments) à contre-emploi, dans la langue de Molière.

Constater les dégâts, compter les maux, métrique : principe autour duquel évoluent non seulement les voix mais aussi les instruments, les arrangements et les visions. Pour De là, hip-hop, soul, rock se mêlent aux images de Wim Wenders, d’Hiroshima mon Amour et aux visages de l’errance gravés sur les bitumes. Pour sûr, l’artiste perpétue une tradition rock et frotte pierres à feu. Mais comme le monde n’est pas seulement fait de rocs, qu’il s’encombre également de blocs bétonnés, de ponctuation mécanique et de rythmes religieux, la musique se métisse et conduit le genre à s’émanciper. Partant d’horizons illusoires, de mirages ostentatoires, Clarys façonne la musique pour investir l’espace entier des possibles. De là, morceau éponyme, ouvre un album dédié au mouvement perpétuel. Qu’on soit Mal-né ou étranger tournant sept fois autour d’un insolite amour, qu’on vienne de Santiago ou qu’on passe ténèbres et Tempêtes, l’enfer ne dure que le temps du retour aux sources. Le temps de se savoir venu de là.

Le temps de s’y faire jusqu’à résilience.